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15 mai 2024Accueillir la biodiversité dans nos jardins
“J’en ai rêvé, le SIBA l’a fait”, se réjouit Catherine Guillerm, élue en charge de l’environnement et du développement durable à la mairie de Lège-Cap Ferret. Fruit d’un an et demi de travail avec les partenaires du SIBA (Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon), le livret “Accueillir la biodiversité dans nos jardins” vient de paraitre.
Guide pratique avec fiches pédagogiques assorties de jolis visuels, ce livret regroupe les expertises de nombreux acteurs locaux : LPO, Conservatoire Botanique National Sud-Atlantique, Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne, COBAN, COBAS…
Pour dévoiler son nouveau bébé, le SIBA a choisi le camping municipal des Pastourelles, à Lège-Cap Ferret, qui a obtenu le label “refuge LPO” il y a un an suite à un travail collaboratif avec l’association de protection de la nature. Ce programme a pour objectif de créer un espace d’accueil pour la biodiversité de proximité à travers des actions concrètes.
En effet, lorsque l’Office de Tourisme a repris le camping des Pastourelles en 2021, sa directrice, Pascale Lassus-Portarrieu, a souhaité une revégétalisation complète du site : suppression des essences trop consommatrices en eau, installation de nichoirs pour les oiseaux, unités d’hébergement avec bois et toile, puis candidature au label LPO. Un jardin gourmand pourrait prochainement y voir le jour.
Philippe de Gonneville, maire de Lège-Cap Ferret, aime le rappeler, “nous avons souhaité la ville sous la forêt […], le bien-vivre ensemble entre la nature et l’homme”. Les Pastourelles en sont l’exemple parfait, un camping “autrement”, sans piscine, recentré sur la nature. Pour lui ce guide pratique est à découvrir comme un guide de cuisine – “cela concerne tout le monde, cela concerne la flore et la faune”.
Pour son homologue d’Andernos-les-Bains, Jean-Yves Rosazza, également vice-président de la COBAN, le guide s’inscrit dans la continuité des travaux du réseau de surveillance REMPAR, créé par le SIBA en 2010 pour suivre et évaluer l’impact des pollutions phytosanitaires dans le bassin d’Arcachon. Il rappelle que de nombreuses mesures ont été prises depuis par les communes du bassin, concernant notamment la gestion écologique et économique des espaces verts, le 0 pesticides, et en 2021, le projet Résilience pour restaurer les zones humides situées en amont des zones urbanisées. “Ce guide permet d’aller au plus près des administrés, d’impliquer les habitants du territoire.”
Catherine Guillerm, force de proposition dans ce guide, explique que 80% de la commune de Lège-Cap Ferret est en espace naturel. “On a tous les statuts de protection présents sur notre commune […], l’enjeu majeur c’est la preservation des habitats naturels.” Pour les 80 hectares naturels publics et 150 espèces végétales, il a fallu mettre en place une gestion différenciée des espaces verts, avec par exemple une fauche tardive qui permet aux oiseaux de se nourrir et aux plantes annuelles d’assurer leur reproduction.
Des gestes simples
Lucie Fuentes, responsable de l’équipe mobilisation citoyenne à la LPO, rappelle l’importance d’avoir des jardins diversifiés avec des essences diversifiées pour accueillir toutes les espèces locales : oiseaux, mammifères, reptiles, insectes… “Il faut savoir laisser la nature venir dans son jardin et ne pas la déranger”, insiste-t-elle, rappelant à l’auditoire qu’il ne faut pas trop nourrir les hérissons, même s’ils sont mignons !
Éloïse Caubel, chargée de mission végétalisation écologique et conservation au Conservatoire Botanique National Sud-Atlantique, confirme l’importance d’avoir “des espaces qui permettront à la faune de venir se reposer, nourrir toute l’année.” Il faut utiliser des végétaux locaux et sauvages, et laisser la banque de graines du sol s’exprimer. Elle rappelle que le guide contient la liste des espèces locales comme le tamaris, l’arbousier.
Thomas Hardy, médiateur biodiversité au Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne nous apprend que le Parc est engagé depuis 2022 dans le programme LIFE Wild Bees - Abeilles sauvages dont l’un des objectifs est d’aider les communes à s’engager dans la sauvegarde de la biodiversité, et à créer des projets favorables aux insectes pollinisateurs. “Il est essentiel de preserver des espaces de vie dans les jardins des particuliers”, insiste-t-il également. “Oui, les jardins ont un intérêt écologique, car ils accueillent une autre partie de la biodiversité.”
Magali Lucia, en charge de la gestion différenciée des espaces verts pour le SIBA, qui a piloté ce projet, conclut la présentation en donnant trois gestes assez simples que chacun peut faire pour “accueillir la biodiversité dans son jardin” :
Le guide est disponible au téléchargement sur le site du SIBA. Il sera mis à disposition prochainement dans chaque commune. Au Cap Ferret, ce sera au service Archives, sur présentation de la carte de résident.